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HIPPOLYTE

ET LES LÉGENDES D'OCTOBRE

Reporter graphique pour la revue XXI, auteur BD, photographe et illustrateur, Hippolyte interroge le mélange entre dessin et photo dans une narration BD, notamment en guise d’outil de reportage.

Son reportage BD “Les Enfants de Kinshasa” a été la première BD Reportage sélectionnée pour le Prix Albert Londres, en 2012.

Son dernier Reportage BD paru, La Fantaisie des Dieux écrit avec Patrick de Saint Exupéry, revient sur le génocide en 1994, des Tutsis au Rwanda.

Toujours disponible pour aider à la lecture et compréhension du monde lors d'échanges avec des élèves de l'île de La Réunion et d'ailleurs, Hippolyte a accepté de répondre à notre petit questionnaire en 8 petites questions.

1.Une légende qui vous a surpris

 

Celle-ci est drôle ! “Discussion animée entre deux mères de deux villages au Burkina Faso le long de la Volta, à la suite d'une attaque d'un crocodile sur deux enfants âgés d'environ 6 ans. Les deux femmes souhaitent la mort de l'animal. Photo publiée par WWF, dans une partie des journaux Africains, en 2015.”

Car si la photo n’a pas été prise au Burkina Faso mais en République Démocratique du Congo (RDC) à Kinshasa, cette histoire de crocodile est vraiment plausible. Quelques temps avant que j’arrive pour la première fois sur le sol congolais, un avion d’une compagnie locale s’était en effet écrasé car le vol avait été perturbé par un intrus de poids déambulant dans l’avion … un crocodile.

 

 

2. Une légende qui vous a agacé...

 

Aucune légende ne m’a agacé, il y a souvent un bel effort de narration et de recherche d’histoires, c’est très instructif et intéressant de voir ce qu’une photo peut évoquer si on la sort de son contexte. Et ça montre bien  la vigilance qu’il faut avoir par rapport aux images et à leur traitement.

 

3. Ecrivez-vous souvent vous-même les légendes de vos photos ?

 

Oui à chaque fois. Une photo peut évidemment parler d’elle même, mais lorsqu’il s’agit de photo de reportage, la légende est évidemment essentielle et ne peut souffrir d’aucune approximation. La légende permet de contextualiser l’image, de donner plus à voir, elle est essentielle dans la photo de reportage.

Pour ma part, la plupart de mes photos publiées le sont dans mes BD reportage où je mélange photo et dessin, elles s’inscrivent donc dans une narration très claire et précise, elles ne sont pas faites pour “flotter” seules, cela n’aurait aucun sens pour moi. Elles participent à chaque fois d’une histoire globale.

 

4. Le travail d’un photographe d’hier que vous aimez

 

En photo reportage, le travail de James Natchwey me bluffe totalement. Car il est toujours au cœur du sujet avec un sens incroyable du cadre, pas seulement esthétique, même si c’est souvent le cas, mais toujours pour raconter au mieux.

 

5. Le travail d’un photographe d'aujourd’hui que vous aimez

 

J’aime beaucoup le travail de mon ami Nicolas Anglade avec qui j’avais démarré la photographie il y a quelques années à Clermont-Ferrand. C’est un travail sensible, qui prend son temps, très juste et poétique, proche de l’abstraction même parfois, pour évoquer, raconter tout en finesse, pas de manière frontale. Ses photos existent seules, ce qui est rare et que je n’arrive vraiment pas à faire.

 

6. Un projet sur lequel vous travaillez actuellement

 

Je vais publier en janvier un nouveau reportage BD dans la Revue XXI sur les Chagos en collaboration avec le photographe Morgan Fache.

En décembre je pars pour un mois aux Kerguelen, sur le Marion Dufresne, encore pour une BD Reportage en photos et en dessins. Puis je dois terminer deux grands reportages sur les migrations au Cap, en Afrique et sur les Enfants de Kinshasa, travail entamé il y a cinq ans sur les églises de réveil et les enfants sorciers.

 

7.  Un livre à offrir pour partager votre passion pour la photo

 

L’Afrique à Poings Nus de Philippe Bordas, résultat de quinze ans de travail entre le temps passé avec les lutteurs du Sénégal et les boxeurs de Nairobi, pour s’intégrer, prendre le pouls, s’installer, se faire oublier,  une sorte de livre “total”, mêlant de magnifiques photographies au leica en noir et blanc et couleur à des textes très étayés sur son expérience d’immersion, la culture locale (Philippe Bordas est en partie anthropologue et philosophe). Ce livre est un monument.

Sinon, L’Afrique à Poings Nus étant épuisé ou trouvable à prix d’or, il y a le photo poche sur Henri Cartier Bresson, toujours essentiel.

 8. Quelle est la dernière photo qui vous a marqué ?

 

Une photo de Cédric Gerbehaye de l’agence Vu, tirée de sa superbe série Entre deux, que m’a fait découvrir un ami photographe, Morgan Fache, dont je vous invite également à découvrir le travail.

Enfin globalement... soyez curieux !

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