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Ferhat BOUDA

ET LES LÉGENDES DE MAI

Ferhat Bouda est né en Kabylie (Algérie), il est installé à Frankfort en Allemagne.
C'est en 2000 qu'il quitte son pays pour effectuer des études de cinéma en France, "pour qu'un jour ma grand-mère puisse voir des films dans sa propre langue".
En 2001 Ferhat, alors qu'il vît à Paris, trouve un appareil photo et commence à développer une passion pour la photo.
Ferhat fasciné par les populations de la région de ses origines . Il y retourne fréquemment pour attirer l'attention sur les problèmes et les besoins de cette partie du monde. 

Un article rédigé par une élève du lycée Évariste de Parny peut vous permettre d'approcher l'impact que provoque sa rencontre et son travail.

Depuis  2014 son travail est distribué par l'Agence VU' Paris.

Son site internet

Ferhat Bouda a accepté de répondre à notre traditionnel questionnaire en 8 petites questions.

Une légende qui vous a surpris

Les légendes qui m’ont particulièrement intéressé sont celles pour la photo n°1. Elles ne sont pas loin les unes des autres, le mélange entre Moscou ou New-York, la dimension urbaine est forte, de sorte que l’on peut légender comme on veut !
En fait, cette photo a été prise à Francfort en Allemagne, dans le quartier de la gare en avril 2016 qui est connu pour la cohabitation de différentes communautés et cultures.

 

Une légende qui vous a agacé…

Il n’y a rien qui m’agace réellement, du moment que c’est l’imagination au contraire c’est un réel plaisir de les découvrir !

Ecrivez-vous souvent vous-même les légendes de vos photos ?

Oui. J’écris le plus souvent mes légendes, c’est un impératif. Parfois je ne donne pas assez d’informations pour des raisons bien précises. Quelquefois il y a aussi des lieux que je ne souhaite pas précisés pour un certain nombre de raisons (localisations trop précises notamment), je choisis alors d’indiquer uniquement la région..

Le travail d’un photographe d’hier que vous aimez

Difficile de répondre à cette question, parce que j’aime beaucoup les photographes d’hier, notamment la photographie classique !

Je pense à Nicéphore Niépce qui a fait la première photo, Henri Cartier Bresson le maître de la composition et de la photographie décisive, Josef Koudelka c’est l’un des photographes les plus puissant de son temps jusqu’à aujourd’hui mais aussi à Seydou Keita, photographe malien qui a su photographier plusieurs générations, en effectuant un grand travail de mémoire pour son pays, Daido Moriyama l’un des plus grands photographes contemporains, ou encore Duane Michals, c’est un photographe qui sait créer des moments, W.Eugene Smith, l’un des plus grands qui a développé le photojournalisme et puis Diane Arbus, avec ses portraits frontaux car ils dégagent une émotion incroyable…. Désolé pour tous les autres que je n’ai pas cités !

 

Le travail d’un photographe d’aujourd’hui que vous aimez particulièrement

J’ai découvert récemment dans un festival un travail de Christophe Agou qui malheureusement est décédé. Son travail m’a beaucoup touché, c’est un travail sur les paysans, il est vraiment très fort ! Il y a Antoine D’Agata qui s’est imposé avec son style chez Magnum même si on peut discuter son travail, ce qui est stimulant !
Enfin j’ai beaucoup de respect pour les photographes qui nous ramènent l’info depuis des zones de conflits et de guerres et d’autres endroits dans le monde que nous ne connaissons pas.

 

Un projet sur lequel vous travaillez actuellement

Depuis un peu plus de 7 ans que je travaille sur les Berbères dans le monde, j’espère dans trois ans finaliser une première étape en publiant un livre !

Un livre à offrir pour partager votre passion pour la photo

Le livre de Jonas Bendiksen (Satellites), c’est une photographie couleur sur l’ex URSS et en plus c’est un bel objet ! Mais, dans un autre style, il y a le travail de Darcy Padilla qui a travaillé presque 20 ans sur une famille américaine, malade de sida et droguée. Et puis Les Gitans et l’exil de Josef Koudelka et bien sûr, l’incontournable Les Américains de Robert Frank !

Quelle est la dernière photo qui vous a marqué ?

C’est une photo que j’ai vue cette semaine sur Facebook de Laurence Geai, le reportage est publié dans Paris Match sous le titre « Les morts-vivants de Mossoul »… Mais sur sa page j’ai vu les survivants de Mossoul.. C’est une photo où l’on voit un homme à moitié nu prendre un vieil homme sur son dos qui est peut-être, avec un regard poignant, désespéré malgré la libération, derrière ces deux hommes, des femmes et des enfants avec des regards complètement perdus aussi, devant, il y a aussi deux hommes à moitié nus, l’un est assis par terre sur des gravats… J’ai du mal à trouver des mots pour exprimer ce que je ressens.

Photo de Laurence Geai publiée sur sa page facebook, le 13 juillet 2017.

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